POINTS DE REPÈRE SUR LA FÉVRIER 2015 PRODUCTIVITÉ EN FRANCE
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- Gilles Larouche
- il y a 9 ans
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1 POINTS DE REPÈRE SUR LA FÉVRIER 2015 PRODUCTIVITÉ EN FRANCE
2 MESURER LA PRODUCTIVITÉ Productivité du travail : valeur ajoutée / stock d heures travaillées. Elle est simple à calculer et facilement compréhensible. Mais elle peut être influencée par de nombreux facteurs qui ne sont pas directement liés au travail - e.g., le rythme d accumulation du capital. Plus il y a de capital par tête, plus la productivité du travail sera élevée. Productivité globale des facteurs : valeur ajoutée / quantités conjointes de travail et de capital. ElleestlafractiondelacroissanceduPIBquin estexpliquéeniparl augmentationde la quantité de travail (y compris effet de qualité du travail), ni par l augmentation de la quantité de capital (y compris effet de qualité du capital). Elle reflète l efficacité de la combinaison du travail et du capital. Elle peut être influencée par la diffusion généralisée de nouvelles technologies dans l économie. Elle reflète aussi l effet de nouveaux modes de management et de process industriels.
3 GAINS ANNUELS MOYENS DE PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL Ensemble de l économie, en % ( PIB / stock d heures travaillées) 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0-0,5 États-Unis -1,0-1,5 France Allemagne Source : OCDE
4 LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL SUR LE PASSÉ RÉCENT Elle s est effondrée en Europe pendant la phase aiguë de la crise financière car l emploi n a pas baissé autant que la valeur ajoutée. L écart entre valeur ajoutée et productivité du travail hérité de la crise n est aujourd hui toujours pas résorbé en France. La productivité a continué de progresser aux États-Unis car l emploi a diminué autant que la valeur ajoutée pendant la crise. Aujourd hui, en sortie de crise, elle augmente moins vite dans notre pays qu en Allemagne et aux États-Unis.
5 PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL Industrie, en niveau (valeur ajoutée dans l industrie / stock d heures travaillées) = 100 France Allemagne Source : OCDE
6 LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL SUR LONGUE PÉRIODE Elle a augmenté davantage en France qu en Allemagne depuis les années 1990: Dans les années 1990, les gains de productivité du travail étaient plus élevés en France qu en Allemagne. Les industriels français substituaient du capital au travail en raison notamment d un coût relativement élevé du travail. Outre-Rhin, les politiques menées depuis vingt ans (retraites, chômage) ont limité la substitution capital/ travail. Dans les années 2000, les gains de productivité du travail étaient proches dans les deuxéconomies(env.+1,5%paranenmoyenneentre2001et2007). Le travail est relativement productif en France car les industriels ont investi dans leur stock de capital en lien avec un coût du travail relativement élevé ( lui-même résultant de dépenses publiques élevées et financées par l impôt).
7 PRODUCTIVITÉ GLOBALE DES FACTEURS DE PRODUCTION (PGF) (évolution annuelle moyenne en %, ensemble de l économie) 1,8 1,6 1,4 1,2 1,0 0,8 0,6 0,4 0,2 France États-Unis Source : OCDE
8 LA PRODUCTIVITÉ GLOBALE DES FACTEURS (PGF) EST SIGNIFICATIVEMENT PLUS ÉLEVÉE AUX ÉTATS-UNIS QU EN EUROPE Depuis 30 ans, la hausse de la PGF s est ralentie en France (environ + 2% à la fin des années 80 ; sans doute moins de 1 % actuellement). L Allemagne connaît le même phénomène. Cette dynamique contribue significativement au fléchissement de la croissance française sur longue période. Aux États-Unis, la trajectoire de la PGF sur la même période est très différente. Le taux de croissance annuel moyen de la PGF y a stagné jusqu au milieu des années 1990 (près de 1 % paran).ilaensuitedoubléentre1995et2005.
9 LA PGF SUR LONGUE PÉRIODE REFLÈTE NOTAMMENT LES CHANGEMENTS DE PROCESS INDUSTRIELS LIÉS AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES Aux États-Unis, une diffusion généralisée et rapide des nouvelles technologies à l ensemble de l économie. Dans un premier temps, cette généralisation bouleverse les processus de production et freine paradoxalement la croissance : Solow : les ordinateurs sont partout sauf dans les statistiques de productivité. Ensuite, les gains sont massifs. Émergence du secteur IT/internet dans les années les process industriels américains se transforment et intègrent rapidement les nouvelles technologies à partir du début des années Cf. généralisation de l électricité : les effets économiques (années 1920) se sont matérialisés trente ans après les innovations(helpman et Trajtenberg, 1994). En Europe, la généralisation des nouvelles technologies (informatique/numérique, puis aujourd hui internet des objets) n est pas très visible au niveau agrégé. Le ralentissement de la PGF est aussi imputable, en France, au recul de la part de l industrie dans l économie.
10 PRODUCTIVITÉ GLOBALE DES FACTEURS Industrie manufacturière, en niveau = 100 France États-Unis Source : OCDE
11 L ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ SPÉCIFIQUE DU CAPITAL EST AUSSI LIÉE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES (EFFET QUALITÉ) La généralisation des nouvelles technologies ne stimule pas que la PGF (= l efficacité de la combinaison du travail et du capital) mais aussi la productivité du capital(i.e., la qualité du capital). L hypothèse d une diffusion plus rapide des nouvelles technologies numériques aux process industriels aux Etats-Unis est corroborée par d autres données : celles relatives aux investissements en capital. Les investissements en capital ont été encore plus importants aux Etats-Unis qu en France depuis les années 1990 Ce mouvement reflète pour l essentiel celui des investissements dans les high tech, nettement plus dynamiques aux États-Unis, alors que l effort d investissement dans le capital low tech est comparable entre les deux pays.
12 QUANTITÉ DE CAPITAL UTILISÉE DANS L ÉCONOMIE En niveau (yc effet qualité) = 100 France Allemagne États-Unis Source : OCDE
13 France Allemagne points de pourcentage Contribution équipements HIGH TECH à la croissance du capital (yc effet qualité)(%) Contribution équipements NON HIGH TECH à la croissance du capital (yc effet qualité)(%) États-Unis Source : OCDE
14 CONCLUSION Il est donc possible de considérer que les investissements passés des industriels français ont certes été importants, en lien notamment avec des charges élevées sur le travail mais qu aujourd hui l essor de la productivité et de la compétitivité semble passer plus que jamais par une accélération sensible des investissements dans la numérisation des processus de production (par exemple, internet des objets, usine du futur, hyperindustrie ).
15 Les séries statistiques sont issues de la banque de données de L OCDE
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